Sortie le 28/09/2017 – Les cheveux dont je rêvais
Paris, la mode, les hommes, le sexe, la légèreté, les amis… les ingrédients de la vie d’une trentenaire libre et inspirée.
Jusqu’au jour où tout bascule : « Vous avez un cancer du sein. » Marjorie pleure. La peur, l’incompréhension, la colère d’abord puis l’épreuve à dépasser.
Des amants qui disparaissent, des amitiés qui se renforcent, des liens précieux à jamais… pour la vie.
Marjorie affronte cette nouvelle réalité, elle livre tout dans ce récit avec sincérité et authenticité. De la perte de ses cheveux, de sa libido, de sa féminité jusqu’à la renaissance à l’aube de ses 40 ans.
« Ce soir tout le monde va boire des verres à l’Inconnu. Le bar est bondé, le trottoir déborde. Il fait chaud. Emilie fait un style Hunter pour le Grazia. Elle porte un micro short en jean et un maillot de baseball américain. A presque trente-quatre ans, son allure est plus proche de celle d’une adolescente que d’une femme. Un photographe l’accompagne pour shooter les meilleurs looks de la soirée. Elle a l’embarras du choix. Tout le microcosme de la branchitude parisienne s’est donné rendez-vous ici. Une armada de jolies filles stylées, des photocopies de hipsters barbus, cheveux en pétard, chemise de bûcheron.
Je dis bonjour à des gens. Chrystelle est là aussi, elle a envie de faire la fête ce soir. Je me sauve sans lui dire au revoir, sinon elle ne va jamais me laisser partir. Je ne suis pas d’humeur. Je n’ai pas envie de boire, de parler, de rire. Vers vingt et une heure, je remonte la rue d’Hauteville puis les escaliers de l’Eglise Saint Vincent de Paul, où l’odeur d’urine est plus que jamais irrespirable. Je suis complètement anéantie. Mauvais pressentiment comme une armée de chats noirs. J’avale un quart de lexo. Dormir immédiatement pour ne pas me laisser coloniser par des pensées lugubres.
A mon réveil le ciel est gai, c’est une de ces journées éblouissantes ou absolument rien de mal ne peut arriver, du moins c’est ce que j’ai toujours pensé, que rien de mal ne peut arriver avec un soleil pareil. Les rayons éclatants traversent les vitres, inondant mon salon d’une lumière saturée. Pour la peine j’enfile une nouvelle robe avec mes sandales en cuir naturel. Vendredi 13. Ce n’est pas un jour ordinaire. C’est un chiffre porte-bonheur. C’est mon mois-niversaire. J’ai trente-huit ans et trois mois. Ça ne doit pas être si grave. Aucun antécédent dans ma famille, aucune douleur, et personne n’a de cancer du sein à trente-huit ans. Pas de panique ! Le cancer du sein tout le monde le sait c’est une maladie de vieille. »